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1962 l'exode introduction priodes-raisons qui taient-ils ? les conditions les composantes l'attente le dpart l'accueil et aprs ? les accords d'evian l'indemnisation girouettes motif ? en savoir plus lu dans la presse avertissement rechercher sur le site : dossiers qui taient-ils ? les composantes d'une communaut l'attente le dpart l'accueil et aprs ? cette anne l les accords d'evian le rle de la suisse dans les accords d'evian l'indemnisation le conseil conomique et social 2007 le dfil des girouettes priode lu dans la presse les barbouzes rsum de l'histoire antique de l'algrie la colonisation turque que se passait-il en mtropole ? 17 octobre 1961 rciprocit ? les transports de 1848 le 5 juillet 1962 oran les conditions de l'exode les journes de mai 1958 l'oas les disparus sakiet sidi youssef l'engagement militaire des troupes d'afrique du nord contact texte dfilant histoire d'un nettoyage ethnique passe sous silence petite remise en mmoire concernant un des plus grand dplacement de population du vingtime sicle. franais d'algrie : une histoire occulte il y a quarante ans, la tragdie de l'algrie franaise prenait fin par l'exode massif des pieds-noirs vers la mtropole. concentrant sur eux l'opprobre attache, dsormais, au pass colonial de la france, ils virent leur histoire caricature, nie ou inverse. 3 juillet 1962 : le gnral de gaulle reconnat officiellement l'indpendance de l'algrie. deux jours plus tard, oran , environ quinze cents europens seront massacrs ou enlevs , dans l'indiffrence gnrale de la mtropole. pour elle, la page de l'algrie est tourne. trois mois auparavant, le 8 avril, 17,5 millions d'lecteurs mtropolitains (les europens d'algrie n'ont pas t consults) , soit 90,7 % des suffrages exprims, ont approuv par rfrendum les accords d'vian , signs le 18 mars, cdant l'algrie au fln. 7,7 millions se sont abstenus. seuls 1,8 million d'lecteurs ont vot non . en cet t 1962, les franais ne songent qu partir en vacances. ils n'ont que faire du drame d'oran. de mme, n'ont-ils que faire, de rares exceptions prs, du sort de leurs compatriotes d'outre mditerrane qui, ayant d abandonner prcipitamment leurs foyers, leurs biens, leurs morts, leurs souvenirs, dbarquent, hagards, apeurs, dmunis de tout. pas le moindre regard de compassion. au mieux, une indiffrence glaciale. en cet t 1962, les franais ne songeaient qu' partir en vacances... froideur, galement, des autorits. n'ayant envisag, contre tout ralisme, que l'arrive de deux cent mille rfugis - sur une population d'un peu plus d'un million -, chelonne sur plusieurs annes, celles-ci n'ont prvu que des structures d'accueil rduites au minimum. or, en quelques semaines, c'est un demi million de personnes qui ont fui l'algrie dans les pires conditions. elles sont hberges la hte dans des casernes, des coles, voire de simples camps de toile. cette imprvoyance matrielle, laquelle s'ajoute, bien souvent, la malveillance de certains fonctionnaires, ne sera compense par aucun geste, aucune parole officielle susceptible de rpondre la dtresse morale de ces malheureux. l'exemple est donn par le chef de l'tat. jamais, il n'exprima le moindre mot de sympathie pour les franais d'algrie. alain peyrefitte rapporte dans le deuxime volume de ses conversations avec le gnral de gaulle, " c'tait de gaulle " ( fayard/de fallois, 1996 ), qu'ayant prpar son intention un projet de discours aux rapatris disant, en substance, que la mre patrie leur ouvre tout grands les bras , il s'entendit rpondre : vous n'avez qu' leur dire a la tlvision ! protestant que cela n'aurait pas le millime de l'impact que si cette allocution tait prononce par lui, peyrefitte se fit ainsi rembarrer : c'est votre travail. vous avez t mis ce poste pour a ! silence, aussi, des intellectuels qui donnent le ton saint-germain-des-prs. la plupart d'entre eux ont soutenu la cause du fln. aucune grande voix ne s'est leve en leur (celle des "rapatris") faveur, soulignait, alors, l'historien philippe aris dans l'hebdomadaire la nation franaise ( n du 4 avril 1962 ) : pas de michelet ni de lamennais, ni de proudhon. peut-tre camus, s'il avait vcu ? . silence, enfin, des glises. cela valait mieux car lorsqu'elles le rompaient, c'tait gnralement pour condamner moralement les victimes et les inciter au repentir. les franais d'algrie dcouvraient ainsi, brutalement, que la mre patrie , que beaucoup ne connaissaient pas, dont ils s'taient fait une reprsentation idale et pour laquelle ils avaient prouv, depuis des gnrations, un amour ardent (qu'ils prouvrent, notamment, l'occasion des deux guerres mondiales ) tait devenue pour eux une martre. aux blessures de l'exil s'ajoutaient celles, plus profondes encore, causes par l'opprobre dont ils taient maintenant l'objet. en effet, aux yeux d'une majorit de franais de mtropole, les pieds-noirs n'taient, grosso modo, que des colons qui s'taient enrichis en faisant suer le burnous . forge, peu peu, tout au long des huit annes du conflit algrien, cette image a fini par s'imposer eux comme une vrit. a lire une certaine presse, remarquait dj albert camus en 1955, il semblerait vraiment que l'algrie soit peuple d'un million de colons cravache et cigare, monts sur cadillac. franois mauriac s'illustra particulirement dans ce registre, dans son bloc-notes de l'express, puis du figaro littraire. en dpit d'un vif sentiment d'injustice face cet opprobre, nombre de rapatris resteront longtemps silencieux, mettant toute leur nergie rebtir une existence nouvelle ( un rapport de la documentation franaise de mars 1976 soulignera, ce propos, la russite exemplaire, dans l'ensemble, de leur intgration conomique). tant et si bien que le portrait pjoratif qui a t bross d'eux entre 1954 et 1962 s'est perptu dans l'imaginaire collectif. au point de brouiller totalement leur vritable histoire, leur singularit. une histoire qui est nie, caricature ou inverse , crit jeannine verds- leroux, directeur de recherche la fondation nationale des sciences politiques, dans une rcente tude intitule les franais d'algrie de 1830 aujourd'hui. une page d'histoire dchire ( fayard, 2001 ). pour restituer cette histoire et cette singularit dans leur ralit vcue, elle a complt son appareil documentaire de cent soixante-dix tmoignages de rapatris , recueillis sur plusieurs annes, de tous ges, de toutes origines et de toutes conditions. ceux-ci soulignent tous le dsarroi dans lequel les a plongs la culpabilisation dont ils ont fait l'objet. dsarroi d'autant plus profond que, rsultat d'un brusque renversement 180 degrs, cette culpabilisation a succd une longue priode o la rpublique neut de cesse de chanter leurs mrites rgis constant la nouvelle revue de lhistoire n1 juillet-aot 2002 ( extrait) depuis l'ouverture de ce site, j'ai t maintes fois contact par courriel. des crivains, des associations ou de simples particuliers, me demandant d'annoncer leur nouvel ouvrage, l'origine d'une photo, la rfrence d'un article ou une prcision complmentaire sur un point prcis d'vnements voqus sur ces pages. je me suis toujours attach rpondre mme si parfois, n'tant pas historien, la rponse a pu prendre quelques jours. j'aurais aim que, par politesse, les solliciteurs me signifient un accus de rception avec un petit mot pour me remercier du temps pass satisfaire leurs demandes. ce n'est que rarement le cas. de mme, j'ai pu retrouver sur des sites " amis ", l'intgralit de certaines pages (commentaires et fautes d'orthographe compris !!) et des photos indites. comme je l'ai dj signal, ce site est fait pour tre diffus sans permission. cependant, mentionner la provenance des " emprunts " ne coute rien et permet des visiteurs si le lien est affich, d'aller un peu plus loin et d'accder au contenu intgral de http://exode1962.fr/. je ne demande ni gloire ni applaudissements, mais simplement un peu de savoir-vivre et de respect pour le travail effectu. je remercie donc tous ceux qui ont eu la courtoisie de me faire un petit signe amical. une goutte de fraternit dans un ocan d'indiffrence. dernires mi